
Lætatus sum – August reviews
Read all the August reviews of “Lætatus sum – Vesper Psalms”, the second volume of our series published by Arcana | Outhere Music dedicated to Venetian composer Alessandro Grandi!
Listen now to Lætatus Sum -Vesper Psalms!
Enfant prodige (il est élu « jeune du chœur » de San Marco à Venise à 14 ans), Grandi renonce à la prêtrise, s’installe avec grand succès à Ferrare avant de revenir à Venise de 1617 à 1625 où il s’installe à Bergame qui connaît une vie musicale intense, notamment autour du personnage de la Vierge. Grandi y com-pose de grandes pages de musique sacrée dont ces imposants psaumes que nous révèle cet enre-gistrement de l’Accade-mia d’Arcadia et de l’UtFa-Sol Ensemble sous la direction enflammée d’Alessandra Rossi Lürig. Une belle découverte.
S.M. – Le Soir, August 3 – 2022
[…] Alessandro Grandi (1590-1630) est resté célèbre notamment pour sa musique profane, plus encore sans doute que pour ses œuvres sacrées (il est l’auteur de six recueils de musique profane), et pour sa possible rivalité avec Monteverdi qui contribua, dit-on, à l’éloigner de Venise (en 1625-1626) où il s’était établi après avoir connu de brillants succès à Ferrare. Après avoir quitté la lagune, Grandi deviendra maître de chapelle de la Basilique Sainte-Marie-Majeure de Bergame, où il accomplira un travail remarquable : la chapelle musicale de la ville était dans une situation difficile – pour ne pas dire déplorable – à son arrivée, mais elle atteignit bientôt, grâce à ses efforts, un niveau de qualité exceptionnel. Si les œuvres retenues dans cet enregistrement ne sont pas les plus représentatives de l’art de Grandi, c’est peut-être, précisément, parce qu’elles ont été composées alors que le musicien venait d’arriver à Bergame. Comme l’explique Rodolfo Baroncini dans sa très intéressante notice introductive, Bergame n’est pas Venise, et « de nombreux aspects de ces compositions respectent les exigences, le goût et les ressources d’une tradition locale ». Voilà pourquoi « le dialogue antiphonaire, déjà tombé en désuétude […], joue dans ces psaumes un rôle plutôt important ». Quant à l’instrumentation, faisant curieusement intervenir violons et trombones au lieu de l’ habituel couple de violons, elle s’explique également, toujours selon Rodolfo Baroncini, par les ressources alors disponibles – et assez limitées – en la basilique Sainte-Marie-Majeure de Bergame … Cet enregistrement n’en permet pas moins de découvrir de grandes beautés : sous la houlette d’Alessandra Rossi Lürig, les douze musiciens d’Accademia d’Arcadia (neuf chanteurs et trois instrumentistes) et les cinq instrumentistes de l’ensemble UtFaSol nous proposent une immersion dans l’esthétique musicale du premier seicento et font revivre ces pages peu connues d’Alessandro Grandi avec une précision et une rigueur qui n’excluent nullement l’ émotion, la ferveur, la poésie : l’orgue, le violon, le théorbe, le cornet à bouquin et les sacqueboutes tissent le riche tapis sur lequel se déploient les lignes vocales des chanteurs, dont les timbres sont suffisamment individualisés tout en restant capables de fusionner harmonieusement. Les voix se répondent, s’enchevêtrent, se superposent avec une virtuosité discrète, jamais démonstrative, toujours au service de l’expression d’une foi sobre et sincère. Qu’il s’agisse d’exprimer le hiératisme, la majesté ou la jubilation discrète d’un « Gloria », la sobriété du Confitebor attaqué a capella, celle d’un Laudate Dominum semblant suspendre le temps, le recueillement d’une prière pour la paix (« Rogate, quae ad pacem sunt Jerusalem » dans le Lætatus sum) ou la sérénité lumineuse du « Laudate » par lequel s’ouvre le Laudate pueri IV toni, les artistes trouvent toujours le ton juste, caractérisé par un raffinement et une élégance sobres, dénués de préciosité. Un album tout aussi réussi que le premier volume, Celesti Fori, paru également chez Arcana en 2019.
Stéphane Lelièvre – Première Loge, August 23 – 2022
Alessandro Grandi – pushed into a distant second piace (and quite possibly out of St Mark’s in Venice altogether) by Monteverdi – has never quite recovered the status that once saw him hailed as ‘the greatest motet composer of his time’ and an equal to his older rivai. Nevertheless, Grandi’s prolific output is well preserved, and his 15 volumes of sacred music (including no fewer than 11 volumes of motets alone) are reasonably well served on disc. But if there is a gap, Rodolfo Baroncini’s booklet notes for the new recording from Accademia d’Arcadia and the UtFaSol Ensemble argue, it’s the psalms – ‘perhaps the least known’ of Grandi’s music. This recording goes a long way towards filling it, with a deft selection that takes in plenty of the smaller works typical of Grandi’s intimate style – the three-voice Beatus vir, Laudate pueri and Confitebor settings – as well as the larger- scale outliers, including the glorious opening Magnificat a 10 and the unexpectedly delicate nine-voice Laetatus sum. Having the zesty sackbuts and cornetts of the UtFaSol Ensemble helps amplify the range, underpinning the polychoral drama of the Magnificat (probably composed for the Feast of the Assumption). Director Alessandra Rossi Lurig drives her forces hard, sustaining tension and urgency in the face of the text’s highly contrasting episodes. The Dixit Dominus is cut from the same cfoth, but here we find more light and shade: a tender soprano solo verse at ‘Virgam virtutis’ shadowed by a wiry violin; a lyrical tenor passage at ‘Juravit Dominus’; some wonderfully pompous brass at ‘conquassabit’. But with such well-trodden texts, it’s hard to suppress instinctive comparison with better-known settings by Monteverdi or Giovanni Gabrieli, more often than not to Grandi’s detriment. His efficient psalms supply plent y of textural variation and newer concertante elements are fluidly incorporated into the polychoral settings, b ut there’s little that stands apart. Lurig’s singers tend to sound slightly nasal (particularly among the tenors) but it’s a bright, buzzy, ltalianate sound that’s entirely in sympathy with the repertoire.
Alexandra Coghlan- Gramophone – August 2022
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